Cédric, commerçant francophone, victime de racisme à Ostende
Source : RTL Info publié le 05 août 2022 à 06h00
Samedi dernier, le mouvement nationaliste flamand Voorpost a placardé la boutique de Cédric avec son autocollant. Encore ébranlé par son vécu, il contacte le journal via le bouton orange “Alertez-nous”.
Cédric, 50 ans, tient un pop-up store éphémère à Ostende. Il y vient tous les étés depuis quatre ans pour vendre des Lego et des Playmobil à la pièce. En hiver, il se rapatrie vers la capitale où il participe alors au marché de Noël. Originaire des Ardennes, Cédric se dit pourtant bien intégré à Ostende: “J’ai le contact très facile avec les gens”.
Tout se passait à merveille une fois de plus cette année, jusqu’à un samedi du mois de juillet. Trois hommes entrent alors dans la boutique en clamant en néerlandais: “Ici on est en Flandre, ici on parle flamand!“. Cédric n’était pas présent, c’est un de ses amis ainsi que sa mère qui tiennent le magasin. Son ami essaye alors de comprendre la raison de la venue des fauteurs de troubles mais, déterminés à ne pas lui adresser la parole, ils placardent leur autocollant jaune et noir NEDERLANDS sur la vitrine de la boutique, le tout devant des clients. Ils partent ensuite d’eux-mêmes.
“Ça me blesse dans mon humanité”
Cédric ne reviendra sur place qu’après le week-end: “Heureusement que je n’étais pas là parce que je ne sais pas comment ça se serait terminé” dit-il. C’est la première fois que ce type d’intimidation a lieu, jamais auparavant il n’avait vécu pareille situation. Une fois le choc passé, la stupéfaction laisse place à l’incompréhension: “Depuis quatre ans je suis à Ostende et tout le monde me connait (…) Je ne suis pas bilingue mais je fais tous les efforts du monde avec les personnes qui parlent néerlandais, et puis je parle anglais“. Cédric précise que chaque information inscrite sur sa vitrine est traduite en néerlandais ainsi qu’en anglais. “Pour moi c’est de la violence psychologique et de l’intimidation, ça me blesse dans mon humanité (…). J’ai été victime de racisme, un peu comme si on avait peint une étoile jaune sur ma vitrine” insiste-t-il …/…
…/… La crainte s’installe ensuite, petit à petit, dans les jours qui suivent l’incident: “J’avais envie de fermer la boutique” nous confie-t-il. Il avoue craindre une attaque personnelle, “mais je me suis repris, on m’a dit ‘Tu vas pas leur donner raison, ce n’est qu’une bande de cons’”.