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Philippe Geluck – Comment se pose le problème de la langue à Bruxelles ?

GeluckIl ne se pose pas, ou pas encore… Tout le monde y parle – plus ou moins bien – français, y compris les Flamands. Mais j’ai appris les deux langues à l’école, et j’ai toujours vu la ville comme une ville bilingue. J’ai le souvenir, d’avoir entendu, enfant, les gens au marché mêler très naturellement les deux langues dans la même phrase. J’entends encore le receveur dans le tramway dire, dans le même souffle : « Avancez, s’il vous plaît ! Doorschuiven, alst u blieft ! »

Aujourd’hui encore, les deux langues sont omniprésentes, à commencer sur les plaques des rues. Bruxelles reste francophone, mais on peut remarquer que de plus en plus de publicités sont rédigées en flamand. Pourquoi ? Parce que la ville, dans la journée, est à majorité flamande, avec l’énorme afflux des gens qui viennent y travailler.

Bruxelles reste francophone, mais le contexte c’est la forte poussée des extrémistes flamands qui n’hésitent plus à dire ou à écrire des choses comme : « Nous allons mettre Bruxelles à genoux pour la reprendre, la redresser, et en faire la capitale de la Flandre. » Ce qui est un terrain de discorde ultra sensible aujourd’hui aurait pu être, au contraire, un atout fabuleux. C’est raté, alors, j’avoue une certaine nostalgie pour une époque plus joyeuse, celle des années 50-60.

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