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Minorités: Les francophones de Flandre saluent l’exemple suisse

De Haan, le 12 octobre 2017 – “Imaginons la commune de Fourons quittant la Province du Limbourg en Flandre pour rejoindre la Province de Liège en Wallonie ou Linkebeek rejoignant la Région de Bruxelles”, peut-on lire dans le dernier numéro des “Nouvelles de Flandre”, organe de l’Association pour la promotion de la francophonie en Flandre (APFF).

Et à son directeur, Edgar Fonck, de poursuivre: “C’est ce qui vient de se passer en Suisse, où les habitants de la ville francophone de Moutier ont choisi, le 18 juin, suite à une votation, de passer du Canton germanophone de Berne au Canton francophone du Jura.

Le 9 septembre dernier, le représentant de l’Association pour la promotion de la francophonie en Flandre (APFF) est intervenu à Delémont (Suisse) lors de la cérémonie officielle de la 70ème Fête du Peuple jurassien, devant un parterre de personnalités, pour saluer l’événement.

‘Mesdames et Messieurs, en vos titres et qualités, Chers amis, Alors que Moutier est au cœur de la 70ème Fête du Peuple jurassien, j’interviens d’une part au nom de la Conférence des Peuples de Langue Française (CPLF) et d’autre part au nom de l’Association pour la Promotion de la Francophonie en Flandre (APFF).

La CPLF est une des plus anciennes organisations non gouvernementales de la francophonie. Elle a été fondée en 1971 à l’initiative de Roland Béguelin, le père du Canton du Jura.

La CPLF réunit des mouvements représentatifs des francophones du Québec, d’Acadie, du Jura, de Romandie, du Val d’Aoste, de Wallonie, de Bruxelles, de Flandre et de France. A l’exception de la France, ces francophones ont la particularité d’être enclavés dans des Etats (Canada, Suisse, Belgique et Italie) où ils sont en situation minoritaire.

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Je tiens, au nom de nos deux organisations, à féliciter nos amis prévôtois pour le combat qu’ils ont mené et qui a conduit la ville de Moutier à quitter le Canton germanophone de Berne pour rejoindre le Canton francophone du Jura, suite au vote du 18 juin dernier.

C’est un événement historique et un bel exemple de liberté et de démocratie qui honore la Suisse.

Un exemple dont devrait s’inspirer la Belgique et plus particulièrement la Flandre qui refuse de reconnaître l’existence d’une minorité francophone sur son territoire. Pourquoi les habitants de la périphérie de Bruxelles ou des Fourons, en suivant l’exemple suisse, ne pourraient-ils pas quitter librement la Flandre, s’ils le souhaitent, et rejoindre la Région de Bruxelles ou la Province de Liège?

Rappelons que la Suisse, lors du deuxième Examen périodique universel (EPU) de la Belgique à l’ONU à Genève, en janvier 2016, a recommandé à la Belgique de ratifier la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales. Ce qui implique que les 310.000 francophones qui vivent en Flandre soient protégés et que soit mis fin au processus d’assimilation forcée, imposé par les autorités flamandes.

C’est l’objectif auquel nous nous attelons. La victoire des Prévôtois nous encourage à poursuivre notre lutte. Vive Moutier, Vive le Canton du Jura, Vive la Suisse.’

La démocratie directe est l’une des spécificités du système politique suisse. En Suisse, pays démocratique par excellence, le peuple participe largement aux décisions politiques au niveau fédéral, cantonal et communal.

Les citoyens ont la possibilité d’intervenir via trois instruments qui constituent le noyau de la démocratie directe : - l’initiative populaire qui, si elle est recevable, donne lieu à une votation ; - le référendum facultatif et - le référendum obligatoire.

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Alors que l’indice de démocratie(1) de la Belgique, calculé par The Economist, est en chute libre depuis l’entrée de la N-VA au gouvernement et que notre pays est classé dans le groupe des « démocraties imparfaites », la Suisse, elle, figure en bonne place parmi les « pleines démocraties ».

Comme nous l’avions souligné précédemment, le score de la Belgique en matière de ‘participation politique’ est carrément désastreux. Pour ce critère, notre pays se retrouve au niveau de la Russie et de la Turquie. Une raison de plus pour suivre l’exemple suisse.”

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